TARTUFFE

Tartuffe, chacun le sait, raconte comment, au coeur d'une famille bourgeoise - le maître de maison, sa jeune femme, les enfants du premier lit, la grand-mère, le frère, la suivante, etc - s'est glissé un intrus, un aventurier, qui se sert de la religion pour exploiter à son profit la passion que le maître de maison éprouve pour lui et s'emparer de sa femme et de son bien.

La pièce combine à la fois une profondeur inouïe des personnages avec leurs passions diverses et une courageuse et violente dénonciation des effets destructeurs des intégrismes. C'est sur ce fond à la fois politique et religieux que se dessine la figure mystérieuse et diabolique de l'Imposteur (sous-titre de la pièce).

     Troublante actualité et qui touche tout le monde aujourd'hui, ici et ailleurs!

     Brigitte Jaques-Wajeman et son équipe de fidèles comédiens poursuivent le travail entrepris dans Nicomède de Corneille (présenté par l'ATAO en 2008). C'est à une mise en scène contemporaine de la pièce que les spectateurs seront conviés. Elle se déploiera entièrement autour d'une grande table. Une table qui sera, comme pour Nicomède, le centre révélateur de la pièce et de ses personnages. Au coeur de la maison, au coeur de la pièce, elley jouera un rôle déterminant pour un spectacle de partage, vivant et jubilatoire.

     Le rôle de Tartuffe sera confié à un jeune acteur. Louis Jouvet qui voulait rompre avec une vieille tradition qui faisait de Tartuffe un personnage gros et répugnant, rappelait que Molière avait confié le rôle au jeune premier de sa troupe. "Il faut, disait-il, un garçon charmant, inquiétant, très intelligent". Quand à Antoine Vitez, 30 ans plus tard, il dira: "C'est un loubard!", en évoquant à son propos le personnage de "Théorème" de Pasolini.